Abstract
The main objective of the study presented in this article was to investigate how the total institution characteristics of the military, in particular the breakdown of barriers between work, leisure and privacy, affect the social interaction between male and female soldiers, notably when it comes to joking and humour. In order to get access to the informal side of the soldiers' life, a 24-year-old researcher was embedded for 18 days with a unit who lived together in gender-mixed rooms in Army barracks in a rural and isolated place in northern Norway (Setermoen). The fieldwork and subsequent analysis revealed that humour plays a major role in the soldiers' everyday life and relations to one another. This article illustrates how the soldiers use it to cope with the deprivation of privacy, to negotiate their relations (especially to the opposite sex) and to handle their lower position in the institutional hierarchy. It argues that the total institution “forced” the soldiers to engage in joking relationships, which functioned as a way to “save face” in potentially embarrassing situations, express disagreement and conflict in a non-threatening way, maintain a feeling of autonomy and reduce the social distance from non-commissioned officers without challenging the formal hierarchy. However, because such relationships are characterized by playful hostility and insult, they are potentially risky and problematic, because one navigates in a landscape without any clear lines between what is funny and what is offensive. Accordingly, the divide between banter and harassment becomes blurred.
Résumé
L'objectif principal de l'étude à l'origine de cet article était d'examiner la manière dont les caractéristiques d'institution totale que présentent les armées, en particulier l'effacement des frontières entre service, loisirs et intimité, affectent les interactions sociales entre hommes et femmes militaires du rang, notamment dans leur recours aux plaisanteries et à l'humour. Pour accéder aux aspects informels de leurs relations, une chercheuse de 24 ans a durant 18 jours partagé leur vie au sein d'une unité de l'armée de Terre implantée dans une zone rurale isolée au nord de la Norvège (Setermoen) et soumise au régime de dortoirs mixtes. Ce travail de terrain et l'analyse dont il a ultérieurement fait l'objet ont révélé que l'humour joue un grand rôle dans la vie et les relations de tous les jours des militaires du rang. L'article fait ressortir qu'ils et elles recourent à l'humour pour mieux supporter la privation d'intimité, négocier leurs relations (notamment avec le sexe opposé), et gérer les inconvénients de leur position hiérarchique subordonnée au sein de l'institution. Il montre que son caractère total les “force” à plaisanter de façon habituelle. La plaisanterie fonctionne comme le moyen de ne pas perdre la face dans des situations embarrassantes, d'exprimer leurs désaccords et leurs conflits de manière non menaçante, de maintenir un peu d'autonomie subjective, et de réduire la distance qui les sépare des sous-officiers de l'encadrement de contact sans pour autant remettre en cause la hiérarchie formelle. Toutefois, parce que leurs relations se teintent alors d'une hostilité et d'insultes feintes, et parce qu'on navigue alors dans un espace où la séparation entre ce qui est drôle et ce qui peut offenser, entre plaisanterie et harcèlement, est floue, ces relations prennent un tour potentiellement problématique et risqué.
Keywords : Norway ; armed forces ; soldiers ; total institution ; gender ; gender-mixed rooms ; joking relationships ; mild and aggressive humour ; harassment.
Mots-clés : Norvège ; armées ; soldats du rang ; institution totale ; genre ; dortoirs mixtes ; plaisanteries ; humour plus ou moins agressif ; harcèlement.
Citation
Bjerke, Thea Aspestrand & Nina Rones, “The Fine Line between Funny and Offensive Humour : An Ethnographic Study of Joking Relationships among Norwegian Army Soldiers”, Res Militaris, an online social science journal, vol.7, n°2, Summer-Autumn/ Été-Automne 2017.